Le bon débit d’oxygène pour optimiser les filtres à halogénés
Le choix du bon débit en oxygène pour l’animal évite les excès de consommation du gaz anesthésique.
Par conséquent le choix du bon débit réduit le remplissage des filtres anesthésiques. Rappelons-nous que l’administration de l’agent anesthésique volatile à l’animal dépend essentiellement de deux paramètres :
Le pourcentage de gaz halogénés délivré
Le choix du pourcentage de gaz anesthésiques délivrés permet de déterminer la concentration en anesthésique volatile des gaz administrés à l’animal. Cette concentration dépend de la CAM (concentration alvéolaire minimale) du gaz utilisé et de la profondeur de narcose souhaitée. La concentration ainsi obtenue est alors homogène dans tout le circuit anesthésique, quel que soit le débit d’oxygène utilisé.
Le débit d’oxygène
L’oxygène dans circuit anesthésique a deux rôles :
> Transporter l’agent anesthésique jusqu’aux alvéoles pulmonaires
> Permettre la bonne oxygénation de l’individu.
La concentration en agent anesthésique étant constante dans le circuit, ce sont les besoins respiratoires de l’animal anesthésié qui vont être le facteur limitant.
Le débit d’oxygène tient compte de deux paramètres :
> Les besoins de l’animal
> Le type de circuit anesthésique
1 - Les besoins de l’animal
Le volume courant d’un animal est estimé à 10 mL / kg,
On obtient alors le volume d’air respiré par minute en multipliant le volume courant par la fréquence respiratoire.
2 - Le circuit anesthésique
La valorisation des gaz administrés à l’animal dépend du circuit anesthésique utilisé.
On estime que dans le cas d’un circuit respiratoire :
> non réinhalatoire : il faut multiplier par 2 à 4 fois le volume minute,
> réinhalatoire : on peut diviser par 2 à 5 fois le volume minute grâce au recyclage de l’air expiré par le bac à chaux sodée.
Ainsi pour un chien de 10 kg anesthésié sur un circuit non réinhalatoire plutôt qu’un réinhalatoire, le volume d’oxygène consommé (et par conséquent de gaz anesthésique) est 3 fois plus important, impliquant une consommation du filtre à halogénés 3 fois plus rapide.
En suivant la même logique de calcul, les débits moyens d’oxygène dans le cadre d’utilisation de masque anesthésique ou de cage d’induction sont respectivement de 2 L/min et 4 L/min. La consommation de gaz est alors largement majorée, et donc la durée de vie du filtre proportionnellement réduite.
Le choix du bon circuit pour administrer les gaz à l’animal et surtout la détermination du bon débit d’oxygène est primordial pour : - Economiser le gaz anesthésique, - Limiter l’exposition de l’équipe aux gaz anesthésiques, - Accroître la durée de vie des filtres à halogénés. |
[1] S. Junot et G. Touzot-Jourde, Guide pratique d’anesthésie du chien et du chat. Med’Com, 2015.